Rebond

J’étais pas à mon meilleur dernièrement. Les côtes, c’est long à réparer! Disons que 2 sur trois sont maintenant ressoudées; reste la 11, la flottante. Beaucoup pensé à imaginer des façons « do-it-yourself » pour me l’enlever. Mais non, il n’y a pas de techniques simples comme pour les dents pourries (attachées à un fil de pêche à une poignée de porte que l’on ferme avec une très grande force). J’ai donc accepté la douleur.

Ceci dit, je n’ai pas chômé:

Je suis maintenant certifié « coach de course à pied » course à pied.ca Mon examen, qui me rendait un peu nerveux, n’avait qu’une erreur. Le plan d’entrainement impliquait que mon athlète augmente sa VAM (vitesse aérobique maximale) de 15,5 à 16 afin d’accomplir un 5km en moins de 20 minutes. Alors beaucoup de travail en intervalles (un peut trop par moment) et un affûtage bien mené, sauf pour la dernière journée. Mon erreur? Lui faire 20 minutes de course à 100% de la VAM la VEILLE de sa course.  On apprend à tous les jours! D’ailleurs, persuadé je suis que je commence un long périple d’apprentissage avec mes aspirants coureurs à venir. J’espère leur donner plus que je ne recevrai!

Je suis passé à la chaussure minimaliste. Au cours du dernier mois et demi, j’ai couru pieds nus (plus de 12km sur le pont JC), 190km en bikila et aujourd’hui, j’ai étrenné des KSO (10km). Aucun regrets. Cependant, c’est vrai que la transition doit être très très progressive; je peux à peine compléter un 10km (matinal) et 7 ou 8 sur le retour du travail. La sollicitation des muscles et des tendons gastrocnémiens, tibial postérieur et le solaire. Ça, c’est sans compter pour la plante des pieds qui est à risque d’objets contondants; on peut courir sur du gravier, mais le caillou seul sur le béton, ça fait mal.

Cela veut dire que mon volume hebdomadaire est tombé à 50% de ce qu’il était il y a 1 mois et quelques, avant ma chute. Par contre, j’ai réussi un kilomètre à 4 minutes 28 aujourd’hui, alors la forme reviens. Quand je pense que j’avais une VAM de 16.75 il y a près d’un mois!

Ma tension artérielle s’est aussi améliorée; 119/65, avec un pouls de 55 au repos. Ça me fait très plaisir ça. Il y a un mois, je frisais l’anormal sur ce tableau.

J’aurai à ma charge un club de course, probablement 2; un débutant et un avancé. Ce sera très privé, car directement en association avec mon employeur. C’est encore à l’état de projet alors on verra quand il y aura de quoi à voir.

Mentalement, j’ai passé des moments plus difficiles. L’isolement, la douleur, les deuils aussi; le recul important dans ma forme a exigé que j’annule ma participation à l’UTHC 65. J’ai pensé me réessayer sur la Chute du Diable, à un kilométrage moindre mais le coeur n’y est pas. J’ai trop à faire dans cette maîtrise du minimalisme.

Et le vélo me manque un peu. Seulement 2000km de faits cette année; c’est mieux que l’an dernier, et je suis certainement plus en forme qu’alors, mais il faut que j’en fasse plus. Si je pouvais atteindre 5000km en course à pied et 5000km en vélo en 2015, je considèrerais l’année rescapée de manière acceptable. Mais l’an prochain, c’est 7500km de course et 10000km en vélo qui seront mes objectifs.

Et il y a aussi l’escalade. Si la 11 peut se remettre pour que je fasse du bloc! AH!

Ça s’en vient… Ça s’en vient… Ça s’en vient…

Intermezzo

Entre deux états, il existe un passage, un lieu-frontière qui n’est rien, qui n’a ni temps, ni espace, ni valeur. C’est une ligne d’horizon, fugace; au loin, c’est une ligne, mais bien habile celui, ou celle, qui la touchera du doigt.

La transition, c’est cette situation ou on est entre deux à venir; le premier est passé, l’autre s’en vient, mais ce qui est entre les deux est du vide.

Un vide douloureux, un concept avec un ensemble d’émotions, comme l’attente de l’Amour, alors que l’aimée est au loin, inaccessible, et qu’aucune séduction n’est possible, bien que tout soit concevable. Ce n’est pas la mort, mais ce n’est pas la vie. Ce n’est ni naissance,  ni terminaison. Mais il s’y passe quelque chose… Ce n’est pas divin, mais c’est proche de l’illumination, de l’élévation… Écoutez Coltrane et son Ascension… C’est métaphysique…

C’est une singularité.

J’ai commencé à courir pieds nus, afin d’augmenter la qualité de ma proprioception plantaire. Je cours sur le pont, là ou le béton est relativement poli, mais ce dernier montre parfois des dents.

Je fais attention à ne pas trop rebondir, mes pas affleurant le sol, adaptant ma technique du bout des orteils. Je porte grande attention à mon diaphragme qui pousse vers le haut à chaque pas. Si la chair réagit bien à l’atterrissage, j’ai appris que mon pied gauche traine au sol 2 mm plus bas que le droit.

Ce qui donne un pansement à l’orteil avant le petit dernier du pied gauche. Un orteil légèrement érodé.

Une singularité éducative, qui donne le goût du (de) sacré(r).

La chute

Tout allait bien, du moins dans mon imaginaire, et les données du réel le suggérait d’autant. Mon entrainement allait bien…

Je suis donc parti en pignon fixe avec 30 livres de stock sur un vélo de 20 livres et moi dessus, 150 livres à sec. Peu de budget; j’emmenais une partie de mes repas avec moi (des conserves de sardines). Je suis donc parti avec le SilverCat, le vélo né de ma chair (je l’ai fabriqué), et ai rallié Québec après 288km en 12 heures piles, incluant 1.5 heure d’arrêt. J’ose dire que c’est un record personnel. Mon copain Stijn m’a offert le gîte (si tu savais Stijn à quel point tu m’as aidé! Et ta petite famille: vous êtes formidables!!).

Le lendemain, je ralliais le camp Le Saisonnier pour la formation de course à pied .ca, afin d’être certifié. Durant mon séjour, j’ai rencontré des gens formidables, j’ai couru dans la piste de la Clinique du Coureur, je m’y suis perdu, j’ai grimpé etc. Formidable!

Le cour était super; de bons formateurs, de bons conférenciers, généreux, convaincus. Fait mon premier Léger-Boucher (VMA à 16.73 et FC Max à 192 YEAHHHH!!!). Mon argent a été bien investi!

5 jours plus tard, je quittais pour le Mont Ste-Anne pour le 50 km de la Québec MégaTrail. La randonnée de vélo pour se rendre avait de la côte en masse, assez pour m’inquiéter de mes capacités à faire la course le lendemain… Mais j’avais hâte! j’étais anxieux de bien faire! Le vendredi soir, il y avait la conférence de Joan Roch sur le commuting en course à pied. J’avais tellement à partager, mais je me suis tût; pas mon show. Et c’est correct comme ça.

Le lendemain, je quitte pour la course.

Le départ, fébrile comme d’habitude, se passe bien. Ça va drôlement bien. En fait, je sais que je vais légèrement trop vite. Mais le coeur va, les jambes vont, je me sens à la limite, mais ça grimpe drôlement bien… Je croise Julie Cloutier (sympa!) et quelques autres. On sent qu’il y a une communauté, une certaine camaraderie… J’aime! Je retrouve un peu le plaisir que j’éprouvais avec mes collègues randonneurs… Je pense que ce sera une belle course et que je vais bien faire.

La course du 50km est une boucle de 25km parcourue 2 fois, avec un total de 1800 mètres de dénivelé positif. Après avoir conquis le premier 800mètres (la piste est loin d’être aussi technique que la Trail du Mont Sutton), j’amorce la première grande descente. On est dans une zone de servitude d’Hydro-Québec, dons sous les lignes haute-tension. Ça descend bien et je ralenti le pas, suivant les conseils de Mylène (merci!!!), une collègue de la certification, afin de m’économiser pour le deuxième tour.

Je descend, puis un très court instant, un voile noir couvre mes yeux; je pense à autre chose… Je ne me rappelle pas de quoi, mais je sais que pendant une fraction de seconde, je suis ailleurs, dans ma tête.

S’il y a une chose que j’ai appris durant ma certification, c’est que j’ai une très bonne posture de course. Mon Garmin me confirme depuis plusieurs mois que mon oscillation verticale varie entre 7 et 8.5cm. Je ne bondis pas en courant; j’effleure le sol de mes pieds. Sur un trottoir, l’asphalte, piste cyclable ou sentier urbain, c’est extrêmement efficace. En trail, c’est de la folie. Et il faut rester attentif!

Au km14, mon pied gauche effleure une pièce surgissante. Le temps de sortir de ma torpeur, je m’effondre rapidement sur mon flanc droit (je suis en mode descente après tout). Groggy, un peu étourdi, je me relève tant bien que mal, avec la peau de l’épaule sérieusement amochée (j’ai une photo pour ceux qui le désirent) et le genou droit a vu sa rotule cogner une pierre. Mais ce n’est que plus tard que je me rendrai compte que mon flanc droit, a aussi écopé.

Relevé, j’ai poursuivi ma course, mais la douleur grandissante perçait la membrane d’adrénaline qui me rendait jusque là insensible. Arrivé au ravitaillement du km15, j’ai bu, pris une seconde pour faire une vérification rapide et me rendre compte qu’à ce stade, je pouvais encore m’élancer. Ce que j’entrepris.

Au km 20, les descentes sont plus techniques, et le choc de mes pas passant par mon diaphragme, rends chaque pas de plus en plus difficile et douloureux. Je me met à marcher et contemple la résignation à l’abandon. Des coureurs me croisent, s’informent de mon état. « Oui, ça va », « Non ça va pas et je vais abandonner » sont les commentaires laconiques qui sortaient, irréels, de ma bouche. Je ne pouvais pas croire que j’allais abandonner…

2 km avant de boucler le premier circuit, j’allais mieux, alors je me suis remis à courir. La douleur est revenue, croissante. Au ravitaillement du km25, j’ai demandé à consulter un secouriste. Après quelques questions et quelques tâtons, la question était:

« Semble rien y avoir de cassé. Ça dépend de tes objectifs! »

« Je cours pour le plaisir… Mais si c’est pour s’aggraver dans les dernier 15km de descentes… »

Je devais aussi penser au reste de mon plan: après la course, j’avais 3 heures pour rallier la gare du palais, et prendre le train de 17:45, 50km plus loin. Et si j’étais blessé ai point de ne pouvoir pédaler? Pire: Si mon état empirait en milieu de course, comment ferais-je pour me rendre à temps au train? Et je n’avais pas le budget pour me payer une chambre d’hotel…

J’ai donc abandonné. DNF comme dans « Did Not Finish ».

La petite histoire (la mienne, pas celle du Monde) dira que c’était une décision sage. J’en ferai une force pour me convaincre de faire mieux la prochaine fois.

J’ai donc pris ma douche à l’hôtel, puis suis reparti en vélo avec ma douleur au flanc et les 200livres à traîner. 210 avec les notes du cours de certification…

En route, roulant 30-35km/hr, j’ai croisé un nouveau retraité qui m’a guidé vers la gare, tout en me racontant les buissons visités en catimini avec ses conquêtes le long de la piste cyclable. Il avait peine à croire que j’étais blessé En fait, j’avais mal en forçant sur les pédales, mais une fois la vélocité de croisière atteinte, ça allait bien. Dans le train, j’ai lu des magazines d’escalades, et pris une bière. Les magazines d’escalade (Climbing, Rock&Ice, Alpinist; elles me détendent avec leurs paysages de verticales folles avec des humains qui rampent vers le haut…).

Arrivé à la gare, à 21:30, je me suis dirigé vers le pont Jacques-Cartier, pour apprendre que les vélo sont interdits en soirs de feux d’artifices, même à marcher à côté. Je me suis dépêché à aller au parc Jean Drapeau, espérant passer par l’écluse de St-Lambert. La traversée de la foule dans le Vieux Montréal fut épique… et ultra-lambine…  Arrivé au parc, je suis arrivé devant une piste clôturée, et du me résigner à me rendre à la sortie de l’Ile Ste-Hélène, pour attendre la fin des feux et le OK pour circuler.

À 23:30, j’ai atterri chez moi, me suis farci 3 doubles IPA, et 4 toasts au cheddar et vinaigre balsamique, et finalisé le crash dans mon lit. Ce fut douloureux pour mes côtes…

4 jours plus tard, j’appris que j’avais une côte cassée. Mais ce n’est qu’une semaine et demie plus tard, après avoir visité mon médecin, que je su que j’en avais deux de cassée, mais si subtilement, que je pouvais reprendre la course à pied, en évitant les sports de contacts.

Dieu merci, je suis célibataire….

PS: Avec les nouvelles d’aujourd’hui, alors que je pensais m’abstenir de faire la UTHC 65km en septembre, je pense revenir au plan original; je vais la faire! Mais je vais aussi me retaper un 50km avec 2000mètres de dénivelé, sans tomber. J’aurai ma vengeance!

Je suis ultrafondeur.

Quand on fait de l’ultrafond… on devient ultrafondu!

Comprenant qu’un ultra est « toute distance dépassant celle du marathon », soit 42. 23 quelque chose, si on en fait un peu plus, alors on devient ultrafondeur.

Hier, j’ai fait mon premier 50km (et quelques 250 mètres). Ça m’en a pris 5 heures 8 minutes, comptant 45 minutes d’arrêt à Pointe-aux-trembles, où j’ai rempli une dette avec un ami (qui paye ses dettes se fait des amis, dit-on).

En plus, j’avais envie d’aller lui serrer la pince. Toujours agréable de serrer la nageoire du requin jaune!

Je n’ai pas couru rapidement; en fait, j’étais bien plus préoccupé par maintenir une fréquence sous les 155 le plus possible. Bien c’est raté.

fcs

Avec 5:03 au kilomètre…

Prochaine fois, ce sera moins rapide.

J’avais sur le dos mon sac d’hydratation UltrAspire alpha, avec une vessie de 2 litres (dont j’ai bu le 3/4 ) plus une eau Perrier et un grand verre d’eau, cuvée requin jaune, 4 barres Fruit3 (j’en ai pris 3).

Il faisait beau et le temps était bon.

Dans les champs du Seigneur: après

Tout événement important devrait comporter son post-mortem. Comme il s’agissait de ma première course en montagne, je pense qu’une réflexion est utile en perspective de ce qui s’en vient.

On commence du plus grand au plus petit…

Métaphysique et spirituel;

C’est sûr que suer à grosses gouttes avec les deux pieds dans la bouette ça te connecte un corps dans la mère Gaïa de manière convaincante!

Mais plus encore, ce sont les passages où je courrais seul, isolé, où je me suis senti le mieux, connecté à moi-même. Pas d’épiphanie personnelle, pas de rush de Bêta-endorphines encore mais…

Social;

Rencontré 7 personnes significatives; l’aubergiste très sympathique et son auberge où je retournerais, la jeune femme de Boucherville qui a fait sa première course en sentier et qui m’a trouvé ambitieux de faire l’aller-retour en vélo de Longueuil et de faire le 22 km, la bénévole qui était épatée de savoir que j’avais grimpé Maple en vélo, François le sympathique retraité qui passe son temps à marcher en forêt, Kathy Saint-Laurent, une femme inspirante, la rousse que j’ai dépassé en vitesse (et que j’aurais donc du me casser la gueule juste assez pour perdre connaissance et qu’elle me ranime au bouche-à-bouche), le gars en short fluo que j’ai impressionné tant dans ma vitesse que ma chute (« heille! ça valait une photo ça!! » l’ai-je entendu) et le coureur avec qui j’ai cassé la croûte après la course. Objectifs de socialité raisonnablement remplis.

J’ai aussi apprécié de laisser passer pleins de gens. Si certains m’ont remercié, d’autres semblaient perplexes. C’est correct tel quel; j’étais là pour apprendre, me tester un peu, et me garder du jus pour le retour à vélo. J’allais là pour l’expérience personelle de la chose, selon mes propres règles, l’expérience d’une liberté peu souvent explorée et que j’ai à peine effleurée…

Ce faisant, pourquoi aurais-je nuit aux autres en m’entêtant à garder une position et forcer les autres à me dépasser plus difficilement que nécessaire? Mieux encore: pourquoi pas les aider en limitant les possiblités de les ralentir et en leur ouvrant le chemin? Et en plus, cela me faisait plaisir de le faire…

Psychologique et émotionnel;

Mentalement, je partais avec de l’appréhension et de la crainte. Mais j’avais aussi l’excitation du nouveau. En plus, je me sentais quand même confiant. Faussement confiant; je me croyais capable de le faire en pensant que mes petites escapades sur le mont Royal feraient le coureur de sentier. C’est vrai que grâce à mes entraînements sur le mont Royal, j’ai pu m’en tirer, mais j’ai bûché beaucoup plus que je ne l’avais envisagé…

Avant la pente du 12 ième kilomètre, je pensais abandonner. Mais je me disais que j’aurais à faire la route du retour en marchant, alors la décision était prise; je devais continuer. Mais en plus, gravissant la pente menant au ravitaillement, regardant ma fréquence cardiaque à 150 seulement, et dépassant une vingtaine de personnes…  La confiance m’est rentré dedans comme si je tombais dans mon lit; le reste irait comme un rêve…

OK. Pas comme un rêve, mais quand même; mentalement, j’ai arrêté de penser négativement, et le reste est venu tout seul.

Physique;

Je suis parti avec un problème à la cheville gauche qui a rapidement disparu passé les premiers deux kilomètres.

Petit point au thorax qui dura une trentaine de minutes. Un pincement à gauche est apparu peu avant la montée menant au ravitaillement du 12ième kilomètre. Il disparu aussitôt reparti pour ne plus revenir.

La chute m’a occasionné une bonne ecchymose au bras droit et une sensibilité juste au-dessus du bassin à droite qui est encore douloureuse.

Le reste de la course en mode full pin m’a vraiment beaucoup plus!

Et une infection à l’oeil gauche dont j’ignore l’origine.

Je récupère très bien. Je me suis reposé le dimanche et me suis remis à courir pour mon commuting habituel. Mais pas comme d’habitude… J’ai couru plus vite! Et c’est assez surprenant! Selon les résultats revus et corrigés, je passe de la 125 ième position à la 133 sème. Je m’en fout; je l’ai fait sachant très bien que je ne ferais pas de podium, alors 4 sème ou dernier, même combat.

Prochaine épreuve: Québec Mégatrail: 50km en sentier sur le mont Ste-Anne et 1800 mètres de dénivelé. Et la semaine avant, je serai en vacances au Boot Camp de la certification d’entraîneur en course à pied de courir.org.

Ça va coller au fond.

Au jeu dans les champs du Seigneur et des Hommes

Je vous invite à un petit triptyque relatant mes pérégrinations sur 2 jours qui me resteront mémorables.

L’aventure commence en cet après-midi du 29 mai 2015. Je quittais alors Longueuil pour me rendre à Sutton en vue de la course XTrail C3FIT de Sutton. Au départ, j’avais l’intention de me rendre la vie un peu plus compliquée: partir de chez moi à 1heure du matin, faire les quelques 125km en vélo pour arriver vers 7 heures du matin, prendre mon dossard, me changer, manger, faire la course (22km et 1600 quelques mètres d’ascension), manger, et repartir illico vers la maison (un autre 125km).

J’en ai pas trop parlé de ce projet. D’abord, les risques d’abandon à l’une des 3 étapes vont en s’accroissant avec le nombre d’étapes. Ensuite, il y a les dangers de rouler de nuit, soit à l’aller, soit même encore au retour (si la course à pied devait exiger un repos plus long que prévu). D’une certaine façon, créer une image de réussite est importante pour sauver la face, et c’est bien mieux que de s’avancer dans un projet et devoir s’avouer vaincu pour des niaiseries. Non je n’ai pas honte de mes échecs mais je n’ai pas à tous les exposer!

J’ai modifié mon plan d’origine en partant en vélo la veille, pour coucher à Sutton. J’opterai de faire la distance la plus courte possible et de faire 75 km pour l’aller, afin d’arriver tôt.

J’ai donc quitté la veille…

Au jeu dans les champs des Hommes (première partie)

(https://www.strava.com/activities/315147999)

Aller à Sutton

J’ai donc quitté le vendredi vers 15:00 en pignon fixe (plateau de 47 et pignon de 15), chargé avec un bagage minimal: chaussure de course, capri et maillot de course, quelques barres de fruit et de noix, un petit livre (Trail Head de Lisa Jhung; excellent en passant), 3 tubes, un kit de réparation de tube etc. Jamais je n’aurais cru cet équipement aussi utile que pour cette aventure.

Cela me prit environ 40 minutes pour sortir de la ville (ça m’a parue plus long) et j’ai décidé de prendre le trajet le plus court possible. Passé les liens cyclables, passé Chambly et Richelieu, j’ai traversé Marieville ai enfilé sur le rang de l’Église (227). J’ai pris sur moi de rouler dans le traffic. Et me suis retrouvé sur la 104…

La 104 a zéro accotement et ça roule à 90 km/h. Faut vouloir rouler dans le traffic et franchement, j’ai regretté. Mon GPS me donnait la route à suivre la plus courte, et j’ai tenté coûte que coûte de rouler assez vite et me faire tout petit. À l’entrée de Farnham, j’ai pris une pause (un lait frappé au chocolat glacé et un biscuit double chocolat de Tim Horton), et ai reconsidéré mes options. J’allais m’aventurer encore dans une route plus ou moins connue, mais étant maintenant sur une autre route, avec un accotement un peu plus présent, j’ai décidé de poursuivre sur ce trajet court. 30 minutes plus tard, je poursuivit ma route vers Sutton.

Peu après être sorti de Farnham, près de Brigham, j’ai fait ma première crevaison. Je me suis activé sur le pneu arrière et avec un pignon fixe, la chose n’est pas aisé, surtout sur le mien; enlève le sac de selle, défait les boulons, chaîne qui traine dans le gravier (en comptant sur le fait qu’il faut manipuler la chaîne plus que sur un vélo à vitesse). Comme j’avais trois tubes de rechange, j’étais optimiste quant à l’avenir; je pourrais en faire quelques autres de crevaison. 20 ou 30 minutes plus tard, je suis reparti.

J’ai traversé Cowansville sans trop d’encombre, passé Scottsmore, West Brome, puis enfilé une route de campagne en terre bien tapée. Ça roulait tellement bien! Croisé deux dames promenant leur chien, croisé des automobilistes qui me saluaient…  C’étais beau, c’était bon!

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Descendant une bonne pente sur ce que j’appris plus tard, s’appelait « Chemin French Horn » (j’en ai joué adolescent), je vivais une quasi allégresse quand ma roue avant me rappela que nous n’étions pas seul et que quelques gros cailloux faisaient partie de notre vie. Suite au « BANG » de la collision avec un de ces cailloux, j’entrepris de traiter bobo de cette deuxième crevaison.

Débranche le moyeu dynamo, défait la roue, change le tube après avoir examiné correctement pneu, jante et tube. Tout va bien et je remonte le tout.

Embarque sur le vélo et…

Troisième crevaison. Même pas fait un mètre avec…

Recommence le même foutu manège.

Arriva un quidam sur son vélo de montagne (avec des pneus de 32…) qui me fit un brin de jasette, m’expliquant sur un ton humble et amical qu’il ne prenait jamais son vélo de route dans cette route etc. Monsieur malgré tout très gentil et sympathique qui me quitta en me suggérant de n’emprunter qu’une partie de la 139 (à 500 mètres de notre position actuelle) pour faire les 5 km restants pour me rendre au centre-ville de Sutton.

J’ai fait à ma tête et enfilé la 139 tout le long, me laissant descendre à vitesse raisonnable (en fixe, la vitesse de descente est limitée, croyez-moi sur parole!).

L’auberge Agnès Horth, se trouvait sur la rue Maple, et je savais que la station de ski du départ pour la XTrail était à environ 1 km plus loin. En abordant Maple, je me suis rappelé que c’était une bonne pente… avec une variation de 2 à 15% (selon strava). Alors j’ai grimpé.

Arrivé à l’auberge, je pris possession de la chambre, et comme il était 21:00 (6 heures à vélo), je suis reparti sans mon bagage pour chercher mon dossard. La dernière pente avait une variation de 2 à 17% (selon strava toujours) et j’étais très heureux de ne faire qu’un seul kilomètre pour la station.

Arrivé là, l’endroit est désert, à part les bénévoles. L’une d’elle m’offre une médaille (« profitez-en on fait le ménage là-dedans »). J’ai répondu que je ne venais pas pour une médaille, et que je serais très content de simplement terminer. Une autre bénévole ajouta: « pour avoir fait la Maple en entier à vélo, et faire le 22km demain, ça vaut une médaille! »

J’ai passé proche de lui dire que j’arrivais de Longueuil, que j’avais fait le trajet en pignon fixe…

Je me demande ce qu’elle aurait répondu. Je n’ai rien dit finalement. Je suis reparti vers l’auberge.

Comme je n’avais pas vu de restaurant sur Maple, j’ai demandé à l’aubergiste, un vieil homme bien sympathique. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas de livraisons dans le coin, pas de service de cuisine de l’auberge. Rien. Il me restait à redescendre en ville, me chercher à manger, et remonter Maple. Je me résignai à manger une barre de fruit et une de noix.

Ça manquait de bière. Comme une bonne IPA fraîchement sortie du frigo. Je me couchai à 23:00.

Données aller Sutton

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Au jeu dans les champs du Seigneur

(https://www.strava.com/activities/315147579)

Je me suis levé à 6:00. Mon départ était à 9:00 ce qui fait que j’avais amplement le temps de me préparer et assimiler mon déjeuner. Je me suis surpris de me rendre compte que je n’avais pas tant faim que ça. Quand même pris trois grands cafés, deux oeufs brouillés avec des roties avec beurre d’arachides et du beurre, un croissant avec de la marmelade et quelques bouchées de fruits.

J’ai piqué une jasette avec une jeune femme, une table en biais à la mienne. Elle allait faire son premier trail, un 11 km, avec son ancien coach de soccer. Elle m’a partagé sa surprise de me voir entreprendre mon premier trail avec cette distance. De retour à ma chambre, j’ai réparé les trois chambres à air, et ai compté le nombre de rustines qui me restait. En comptant les trois tubes réparés, je pouvais me permettre 5 crevaisons pour le retour…

Je me suis habillé, puis, à 8:00, me suis dirigé au lieu du départ.

Je me sentais un peu frénétique, mais j’ai attribué cela à la quantité de café, parce qu’au fond, mes pensées étaient calmes et ordonnées. Je pensais à mon plan: courir pour finir, OK de marcher, et même d’arrêter pour prendre une pause, m’amuser, et surtout, apprendre de l’expérience.

J’étais aussi un peu ému. Ma première course en sentier! Wow! Mes yeux deviennent humides et le nez me chatouille rien qu’à y penser alors que j’écris ces lignes.

En attendant le rassemblement de départ, j’ai parlé avec un François, jeune retraité et randonneur de montagne. Il m’expliqua un peu ces activités de randonnées de Montagne sur le mont Sutton, qu’il aime beaucoup. Il m’expliqua par ailleurs comme les pistes sont très bien balisées, mais difficiles. Il est toujours étonné que certains pouvaient faire la distance du 22km en 2 hres. Je lui ai clairement expliqué que ce ne serait certainement pas mon cas! Il m’a souhaité bonne chance et je me suis placé au lieu de départ.

2015 XTrail Sutton 22km

Nous avons été débriefé dans les minutes avant le départ, avec des avertissements de base qu’on entendrait pas dans un autre événement de course: il a plu, donc c’est très boueux, les rochers peuvent être glissants, faites attention de ne pas tomber et vous fracturer quelque chose, car il peut se passer plusieurs heures avant que vous ne soyez secourus, on a vu des ours hier, mais vous ne devriez pas vous inquiéter, au nombre que vous êtes… etc.

Logique!

Le règlement stipulait que le port d’un lecteur mp3, ou même l’absence d’une forme d’hydratation pouvait disqualifier un participant, voire se faire interdire le départ. Ils étaient plusieurs à contrevenir à ces règles. Bof.

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Alors le départ a été donné. Comme on commence avec une descente, ça commence vite, et je m’inquiète déjà d’aller trop vite. J’étais inscrit au premier départ, pour ceux faisant un demi-marathon classique sous les 1 heure 40, ce que je croyais raisonnable. Mais j’avais devant moi des athlètes expérimentés (Florent Bouguin était du départ) et moins expérimentés (des jeunes). La course me demanderait un peu plus de stratégie. Surtout que je commençais avec une impression de fatigue; il faisait chaud et humide, ce à quoi je n’étais pas encore acclimaté.

Je transportais environ 1.5 litre dans mon sac Ultraspire, ainsi qu’une épingle à nourrice (pour soigner les ampoules) et du ruban adhésif pour pansement, mon iphone (pour des photos) et 4 barres de fruits (Fruits3). J’avais bu de l’eau avant de partir, mais la dernière vidange avant le départ me laissait croire que je n’étais pas assez hydraté.

Je me suis dit que ce ne serait pas un gros problème et que je pourrais probablement passer à travers ma réserve correctement. Pensant rallier plutôt facilement le ravitaillement de mi-parcours, au kilomètre 12.

Euh… non.

La descente du départ fut plutôt courte, parce que cela s’est mis à grimper rapidement, passé les premiers 800 mètres. Un premier 3 et quelques kilomètres à gravir 500 mètres. Les deux premiers kilomètres furent parcourus en 4:43 et 8:39 minutes le kilomètre respectivement. Il se passera beaucoup de temps avant de retrouver une telle vitesse.

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Dans le peloton dont je faisais parti, on faisait du power hiking, la course étant difficile. En fait, je pense être juste en disant que pratiquement 90% de cette course était du power hiking. Imaginez: des pierres, des racines, des passages sur planche, de la terre amollie par l’eau et les pas de centaines de coureurs. Peu de plat, mais beaucoup de sentiers tortueux en montées et descentes souvent abruptes, ou très abruptes, requérant l’usage des branches ou des troncs d’arbres pour se stabiliser. Des racines sortant du sol, des pierres à l’assise plus qu’incertaine… J’ai trébuché sur une des pierres, sans dommages toutefois.

Se faisant, avec la chaleur, la fatigue croissant rapidement, je m’abreuvai et mangeai un peu de manière stratégique, pour me garder hydraté en pensant qu’à mesure que la course avançait, le temps semblait ralentir. Au troisième sommet, à 850 mètres d’altitude, je commençais à me décourager. Comme je savais que je serais plus lent que plusieurs, j’ai décidé de me tasser sur le côté du sentier pour laisser passer plusieurs coureurs; je ne voulais pas nuire, et comme je n’avais pas d’autres aspiration que de compléter la course, peu importait le temps.

J’ai couru quelques kilomètres avec une petite bonne femme assez extraordinaire: une petite blonde pleine de pep, motivante. Un bel exemple d’esprit sportif, à mon avis. Très agréable de vous avoir accompagné un bout madame; je pense qu’il s’agissait de Kathy St-Laurent (de http://www.kslsport.com).

J’ai entretenu une crampe abdominale, du côté droit pendant pratiquement toute cette première partie de la course. Fatiguant. Plus tard, c’est un pincement que je ressentirai à la poitrine, côté coeur. J’ai alors décidé de garder un oeil sur ma fréquence cardiaque, et d’essayer de ne pas dépasser 160 autant que possible.

Je n’aurais pas cru, je n’avais jamais envisagé que cette course puisse être si exigeante d’un point de vue technique. Le niveau d’habileté pour performer était au-delà de mes capacités et de ma préparation. Je doutais de ma capacité à terminer, et j’envisageais, dans un recoin de mon esprit, un abandon possible au 12 ième kilomètre.

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Et je me suis rappelé de deux choses:

  1. lors de mon deuxième brevet de 600 kilomètre en 2011, j’avais abandonné au 200 ième kilomètre. J’avais quand même eu à faire un 200 km supplémentaire pour me rendre à la maison. Peut-être que j’aurais pu faire 400, finalement?
  2. En arrêtant au 12 ième kilomètre, je m’attendais à quoi pour retourner au départ? Probable que j’aurais à marcher quand même le reste de la distance…

Alors cette pensée d’abandon a été remise aux oubliettes. Grimpant la pente très raide menant au point de ravitaillement fut la mise à mort de cette pensée d’abandon. J’étais en train de grimper cette pente et je dépassais beaucoup de personnes que j’avais laissé me dépasser auparavant.

Hmm…

Deux Gatorades, une barre de fruit, et un remplissage complet (2 litres) de mon sac d’hydratation plus tard, je repartais avec un rythme lent, mais déterminé.

Le reste de la course devint un peu moins technique, mais je devais encore rester extrêmement attentif; plusieurs fois je me suis accroché à des branches ou des pierres surgissantes. Depuis le 3 ième kilomètre, ma vitesse oscille entre 10:00 et 14:39 minutes le kilomètre. Passé le 12 ième kilomètre, la vitesse augmente graduellement, mais aussi mon niveau de forme; je suis fatigué, mais je sens mes réserves d’énergie plus facilement accessibles. Alors j’ai accéléré.

Et c’est difficile; trous de boue partout, ou l’on s’enfonce souvent jusqu’au dessus des chevilles, et souvent en bas de descentes abruptes, ou en abordant une montée. Je laisse passer moins de gens par contre et en fait, je commence à en dépasser. Lors d’une montée, j’attrape une crampe dans la cuisse gauche; elle passera et reviendra de temps à autre, parfois avec fulgurance, parfois discrètement, comme une ombre indésirable par beau temps.

Pourtant, je poursuis ma course, et les trois derniers kilomètres furent extraordinaires!

J’allais très vite. Et j’ai pensé: il ne me reste que quelques kilomètres, et deux autres barres de fruit; si j’en mange une maintenant, le sucre sera là pour les derniers efforts alors…

…GOGOGO!!!

Je me suis senti comme une fusée. Je pensais à cette scène du film Highlander, ou Ramirez (Sean Connery) explique le lien entre les êtres vivants que MacLeod expérimentera, le Quickening, alors que son coeur semble s’apparié le temps d’une course à celui d’un cervidé au galop…

Je vois devant moi une rousse en noir, et un homme en short fluo plus loin. Le passage est relativement dégagé, mais le terrain reste accidenté. Je dépasse la rousse par la droite après quelques embardées et il me semble que j’accélère encore alors que s’amorce une descente…

Passé la rousse, je passe le gars que j’évite de justesse avec une autre embardée. Je l’entends dire « wow t’es vraiment en mode full speed! » et je pousse encore vers l’avant puis..

… Accroche une pierre et m’écrase comme un sac de patates. Lunettes Oakley endommagées, je me relève péniblement et la crampe dans la cuisse gauche est débilitante. Le souffle est très court et j’ai mal à droite, juste au-dessus de la crête illiaque. Je repart lentement, et alors que la douleur semble s’estomper, ma vitesse augmente.

Je continue ma descente et je croise des bénévoles qui me regardent passer avec de grands yeux. Passe une coureuse en enjambant littéralement des mares de boues. Je me rends compte que je suis dans une piste de descente de ski. Je regarde ma montre et je vois que je suis au kilomètre 19; il devrait me rester 2 km et je pense rapidement que je n’aurai plus d’énergie, avec cette vélocité, pour faire une autre montée surprise.

Continuant de dévaler, j’entends un bénévole dire: « bravo! reste 200 mètres! »

Hein?

J’ai bien failli m’arrêter et pour vérifier. Puis je me suis dit est-ce que c’est possible que j’ai passé par un raccourci? Ou est-ce mon GPS qui a mal enregistré la distance?

Je pense à ça alors que je fonce comme un malade à 2:49 le km pour aborder un virage sec sur la droite, et faire face à la ligne d’arrivée que j’ai atteint pratiquement en sautant par-dessus le tapis de détecteurs et essayant d’éviter les gens qui y sont massés… Pendant ce temps-là, j’entendais l’annonceur parler de quelqu’un qui s’en venait vraiment très vite…

Je me suis penché pour reprendre mon souffle, et j’étais étourdi au point que j’ai du m’agripper à la clôture. Arrive une bénévole qui me passe la médaille au cou en me disant: « vous alliez trop vite alors je vous ai pas vu! » ou quelque chose du genre…

J’avais réussi! J’avais complété ma course!

Données XTrail Sutton 22km

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J’ai revu François, l’autre côté de la clôture. Il me félicita. J’ai aussi vu la jeune femme du déjeuner; cela avait bien été pour elle aussi, et elle allait le refaire.

Je me suis dirigé vers la cantine. On servait un couscous appétissant et il y avait même un petit contenant de crème glacée Coaticook à la lime (chouette! Ma préférée!).

Je me suis assis dans le gazon, en essayant de ne pas exacerber la crampe de ma cuisse, à côté d’un des coureurs que j’avais dépassé plus tôt. J’ai mangé rapidement, suis allé me chercher une grosse Carlsberg ($7 quand même) et après avoir lavé mes chaussures, je suis reparti pour l’auberge, et préparai mon retour. Il était autour de midi 30.

Au jeu dans les champs des Hommes (deuxième partie)

(https://www.strava.com/activities/315148047/overview)

Retour de Sutton

Je quittai Sutton à 13:50, après avoir pris une bonne douche et réglé mes comptes avec l’aubergiste. Ce dernier m’annonça alors que la météo pour Montréal prévoyait des vents forts, de la pluie et des risques de tornade. « Je les prendrai de front » ai-je répondu.

La sortie de Sutton, après la descente de Maple, est une bonne côte. J’ai pris attention de ne pas trop forcer (en fixe, on force pour ralentir en pédalant, même si on a des freins), question de conserver mes énergies pour le retour. Surtout que j’avais décidé de ne pas rouler sur la 104 et d’éviter toute situation permettant une crevaison.

J’ai donc entrepris la 139, puis la 247, traversant Cowansville et faire ma première crevaison, au pneu arrière, après 1 heure de pédalage… après la réparation, je me suis pris à réfléchir et j’ai décidé de tourner vers Granby, espérant une route plus clémente (la piste cyclable) et un abri au cas ou la météo devait être moins agréable. J’ai roulé avec un vent de dos fort et ça allait vraiment bien.

Rendu à Granby, je me suis pris un smoothie et un biscuit au chocolat, et suis reparti sous quelques gouttes de pluie, ralliant la piste cyclable. Les kilomètres suivants furent un travail de ténacité à pédaler contre le vent. Peu avant Marieville, la pluie m’est tombé dessus comme une trombe d’eau froide et des vents très forts, menaçant la stabilité de mon vélo.

Puis j’ai eu cette crevaison à l’avant. Sous la pluie froide et battante, réparer une crevaison… J’étais vraiment pas content…  Mais bon voilà, il fallait le faire si je voulais arriver un jour! J’ai eu froid; j’ai du sortir mon coupe-vent pour me réchauffer. La pluie fut assez froide pour refroidir le contenu de mes bidons. Qui l’eu cru?

Le reste du trajet fut sans problèmes, sans ambages. J’ai utilisé le lien cyclable autant que possible, et ai roulé à une allure confortable.

Données retour de Sutton

J’ai atterri chez moi peu avent 21:00. Après avoir signalé mon arrivée sur facebook, j’ai vérifié mes résultats sur le site officiel de la Trail:

Je suis parti au dépanneur, me suis acheté 2 bières (Double IPA de MacAuslan) et un sac de chips (saveur « éclatement d’oignons »). Pour souper, je n’avais pas faim mais je me suis chauffé une pizza que j’ai garni avec de l’humus, puis ai regardé les « Teenage Mutant Ninja Turtles ».

Pour me vider l’esprit.

En rétrospective, je suis très satisfait de mes 2 journées. Si je le croyais un peu trop ambitieux ce projet au début, j’ai apprécié ma capacité à compléter ces 3 épreuves. Soyons clairs: je ne pense pas être exceptionnel; dans le fond, en termes d’efforts, c’est probablement l’équivalent d’un brevet de 400km. Donc c’est fort jouable avec un peu d’entraînement, surtout que je n’ai pas pédalé comme un fou, comme si j’étais en course.

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Mais bien satisfait quand même!

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Flèche Velocio 2015

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À son époque, on la désignait par ombreuses, baccantes ou charmeuses, on parle encore parfois de crocs ou baffi, voir même ramasse-miettes quand l’humeur (ou l’humour) s’y prête. Enfin, c’est bien la moustache et plus particulièrement celle de Paul de Vivie (dit Velocio) qui m’intrigue en cette matinée du Vendredi 15 mai. Il faut bien comprendre que Velocio a été de ceux qui ont donné à la petite reine ses premières lettres de noblesse et, à mon avis, cette touffe de poils amassée sous son nez y est pour beaucoup. L’homme est un vaillant cycliste du début du siècle précédent. Il roulait de longues distances sur un vélo des années 1900 avec le poids des vélos des années 1900. Le soir même, Rémi, Claude et moi partons pour une flèche Velocio – version 2015 – qui est un parcours de 24 heures sur quelque 460 km. On est en 2015…

Voir l’article original 593 autres mots

La Ricochante; la flèche qui zigzagua…

En termes de randonneurs de brevets mondiaux, une flèche est:  une randonnée ayant cours à Pâques, organisée par le Club Audax de Paris, ayant pour but de rallier Paris en provenance d’une vingtaine de communautés régionale et côtières de France. Dans ce dernier pays, au Québec, et ailleurs, une flèche est une randonnée d’au moins 360 km, d’une durée de 24 heures en équipes de 3 à 5 cyclistes, dont le trajet ne se recoupe pas (et qui ne vas pas à Paris pour ceux et celles de l’extérieur de la France). Hors de France, les flèches adviennent en mai.

J’ai quitté la maison pour parcourir les quelques 8 kilomètres me séparant de ma résidence et le point de départ, à la maison des cyclistes au parc Lafontaine. J’y ai rejoint les deux Martin (Martin D et Martin B), de même que Samuel et Philippe, ces derniers étant à leur première expérience d’une flèche (et aussi, d’une distance de plus de 100km cette année).

J’avais deux flèches à mon actif, déjà; la première en 2011, et la deuxième en 2013. La première fut épique, à cause de la chaleur et des nombreuses ascensions. La deuxième le fût aussi parce que nous avions roulé sur près de 150km en gravier mou, suivi d’ascensions. La dernière apparaissait plus facile.

Ô erreur!

Le « commun des mortels » ne pense que rarement à une longue randonnée ayant plus de 50km, soit 2 à 3 heures de route, et incluant quelques montées. Cette dernière flèche de 437 km comportait près de 1800 mètres d’ascension, plusieurs autour du lac Brome, incluant un tronçon de la redoutable piste d’entraînement de Lyne Bessette (aka « Ride à B7 ») qui est faite de terre et de gravier, avec comme dessert la Covey Hill, de nuit. Sur le coup, cela me semblait « intéressant », mais je me rends compte que mon offre de participer et contribuer à une flèche, en ce soir fort lointain de janvier (et quelques bières) allait me rendre la vie un peu difficile.

C’est donc armé de mon bagage (nourriture, coupe-vent, quelques outils et nécessités habituelles) et de mon vélo favori (le SilverCat, en 47 x 15) que j’ai joint l’expédition. Le temps promettait une belle température (entre 15 et 22 degrés, un peu de pluie et pratiquement pas de vent). Je ne voulais pas aller à une vitesse telle que ma fréquence cardiaque serait supérieure à 155, afin de respecter ma zone d’endurance de base, sauf pour les quelques côtes.

Voici le trajet planifié:

Flèche 2015 v2 originale

Et voici le trajet réel…

Flèche 2015 la vraiedevrai

Pourquoi cette différence (1, 2) ?

Je sais que Martin D avait déjà une bonne saison de vélo dans les jambes, mais pour les autres? Pour moi, surtout, c’était vraiment ambitieux que de participer, voire même prétentieux: cette flèche constituerait ma 11ième randonnée de 2015, sinon depuis novembre 2014…

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Ci-dessus: Martin D, Philippe L, moi, Samuel et Martin B (selfie par Martin D)

Fou, dites-vous? Oh que OUI!. Je serais le seul en pignon fixe, forcé de pédaler constamment, sur le plat comme en descente, et surtout, bloqué à un seul rapport. Les autres auraient droit à un panoplie de rapports qui leur seraient utiles en montée, sur le plat, et en descente, mais surtout, avec une roue libre, leur permettant de dévaler les pentes sans bouger un orteil. Pas pour moi.

Mais les les choses ne sont jamais ce quelles semblent être, et probable que certains d’entres nous ont aussi eu l’impression que le plan était peut-être plus ambitieux que le potentiel réel des cyclistes. À suivre…

Alors nous sommes partis à l’heure pile (mon premier départ de brevet ou je ne suis pas en retard en 3 ou 4 ans), soit 8 heure. Nous devions être de retour 24 heures plus tard exactement.

Le premier point à rallier serait Saint-Césaire, à 60km environ plus loin. Ça va vite; pour eux. Je plafonne à 27km/h, et avec un vent de face, j’ai l’impression qu’ils se propulsent à 30-33. Je sais déjà que je ne pourrai pas les suivre à cette allure. Je suis confiant de pouvoir faire la distance, dans les temps, (probablement à tort), mais certainement pas pour m’épuiser en début de route. Je conçoit alors la possibilité de leur offrir de poursuivre sans moi; ils iront à leur vitesse, et qui sait, peut-être déclarerai-je forfait? Je n’ai pas besoin de cette flèche, sinon pour vérifier mon endurance générale. Je sais aussi que je représente un problème, puisque je roule en pignon fixe, et donc, potentiellement propre à ralentir le groupe. Me sacrifier serait raisonnable et honorable.

Arrivé à St-Césaire, j’ai demandé quel serait le plan de match, surtout que cela avait été annoncé comme une sortie relaxe. Tous sont d’accords que c’est déjà trop vite. Alors on repartira à vitesse moindre. Empruntant la piste cyclable, nous avons eu une première avarie qui aurait pu être grave; les deux Martin se sont accroché, l’un culbutant par-dessus son vélo devant moi alors que l’autre a échappé à l’accident en manœuvrant de main de maître son retour à l’équilibre. Martin B s’en est tiré avec une bonne éraflure, mais ses poignets ne furent pas épargnés, et cela devait s’avérer un facteur important dans nos décisions à venir. Je me rappelle encore comment j’ai du freiner des deux mains et des jambes pour ne pas passer sur son vélo. Nous avons tous mis la main à la chose pour rétablir la machine afin qu’elle continue sans encombres.

Nous avons rejoint Waterloo après une brève (?) pause à Granby, afin de dîner. Je me suis farci 2 petites salades (couscous et macaroni) et une barre chocolat caramel fondante sous la chaleur ambiante. À ce stade-ci, je n’ai bu que quelques gorgées d’eau de mes bidons; je me suis régalé d’un thé glacé, boisson que je ne prends jamais. Nous avons poursuivi sous un ciel couvert, mais par une température agréable. Déjà, nous avons modifié le trajet à quelques reprises, de façon mineure. Nous avons atteint la piste de la 100 à B7, et c’est là que les choses se sont compliquées davantage; 4 crevaisons (dont deux par moi).

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Ci-dessus: photo de moi. Ci-dessous: photo de Philippe L.

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Par contre, j’ai eu beaucoup de plaisir à rouler dans cette garnotte terreuse. Si j’ai dû faire deux montées à pieds (environ 250 mètres au total), parce que trop à pic, ou encore à cause de la terre meuble, passé ces montées, ça a roulé à vitesse grand « V » pour moi. Les descentes, les montées, etc, rien ne m’arrêtait; rouler en pignon fixe dans cette matière était formidable! Quand même eu une crevaison à l’avant et à l’arrière pour gâcher la fête. J’ai eu de l’aide de Martin B et Philippe aux deux crevaisons, alors qu’au même moment, 500 mètres plus bas, Martin D pansait la même blessure avec Sam. Nous avons du quitter la garnotte pour l’asphalte et avons pris la route vers Frelishburg,  espérant la tarte au sirop d’érable. Les montées furent assez épiques, mais je dois avouer que j’étais très fier de mes ascensions; malheureusement, mon Garmin s’est vidé de son énergie au meilleur moment, ce qui fait qu’il me manque environ 15 ou 16 km de données. Mon genou droit a commencé à donner des signes de fatigue, le cartilage semblant plus sensible peu après.

À Frelishburg, nous avons pris un bon repas dans un restaurant respectable, plutôt qu’à un dépanneur. J’ai pris une entrée de saumon fumé et des raviolis aux épinards et à la ricotta, le tout nageant dans une sauce tomate qui semblent maison. C’était une bonne décision. Par contre, le goût d’arrêter a percolé à ce moment. J’ai échappé à ces idées en pensant è autre chose.

Nous sommes repartis à la brunante, équipé pour la nuit à venir. J’ai rapidement constaté que j’avais commis une erreur importante; mon coupe-vent est à réfléchissement « zéro ». Autrement dit, je n’étais pas visible de loin. J’ai regretté de ne pas avoir vérifié cela avant de partir, car cela me mettait en danger ainsi que mes camarades. On apprends jamais assez de nos erreurs… Au moins étais-je bien équipé en éclairage.

La fraîcheur nocturne nous a lentement enveloppé, mais je me sentais drôlement bien. Je n’avais qu’un bib Assos, un maillot en laine mérinos et des chaussettes de la même matière, plus mon coupe-vent. J’étais très bien. Nous pédalions dans la nuit, tout en cherchant à modifier notre trajectoire au fur et à mesure de notre déplacement ponctués d’arrêts pour naviguer. Je me suis surpris à nous voir utiliser un sextant pour nous orienter, alors que les étoiles commençaient à perler à travers les nuages qui se clairssemaient.

Puis j’ai commencé à voir les signes de fatigue parmi nous. Moi-même, je commençait à avoir des difficultés de concentration; brèves, mais bien réelles. Par contre, je ne m’endormais pas vraiment, et je me sentait plein d’énergie, malgré les douleurs qui augmentaient graduellement.

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Randonneurs by night: de moi.

Nous avons eu quelques belles surprises toutefois en cours de route; découverte d’une piste cyclable (un peu comme une planche à laver par bout mais quand même, protégée du traffic!), puis d’une autre plus tard en nous rendant à Beauharnois. La fatigue commençait tout de même à nous peser, et nous nous sommes résolus à atterrir à un Tim Horton, pour faire le point. Soit que nous devions poursuivre sur la route planifiée, et nous taper un 105km, ou encore, nous pourrions poursuivre en passant par la réserve de Kahnawake avec 56km à faire. Cette dernière option nous est apparue la meilleure dans les circonstances, et avec raison. Déjà avions-nous évité la Covey Hill (pas sûr que nous aurions tous survécu), ce dernier 105km allait probablement nous rendre la vie difficile en nous forçant à pédaler beaucoup plus vite que nous en avions la capacité, et les chances d’échec étaient élevées, examiné en rétrospective.

Après nous être fourvoyé dans la réserve (pas capables de comprendre, personne parmi nous, que « cul-de-sac » veux vraiment dire « cul-de-sac » tant à Kahnawaké qu’ailleurs…) nous avons atteins Montréal et nous avons roulé à vitesse quasi contemplative. Nous avons mis pied à terre au Starbuck’s coin Mont-Royal et Brébeuf, et avons résolu de finir « ça » là. Nous nous sommes quittés peu après, et je repris la route vers la rive-sud, me tapant le pont debout, pompant furieusement les pédales comme s’il n’y aurait jamais de lendemain.

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Gauche: photo de Martin D. Droite: photo de moi

Ça m’a fait du bien.

Globalement, nous avons tous bien fait. Martin B est un survivant, à cause de ces poignets qui lui ont donné tout un défi à relever et particulièrement résilient. Martin D se confirme comme un athlète confirmé, sachant rouler, et vraiment bien rouler. Philippe et Sam s’en sont très bien tirés, à des degrés différents, mais j’espère que cela leur aura permis de contempler la possibilité de la refaire, cette flèche, mais sur un autre trajet.

Pour ma part, j’ai beaucoup de satisfaction face à ce que j’ai fait; le tonus était bon, mon endurance à point, quelques surprenantes relances en ascension (en 47 x 15, quand même!) peu avant Frelishburg et de bonne humeur pratiquement tout le long, jusqu’à ce qu’on arrive. Et là, les genoux me sont mis à me faire mal; la même douleur qu’au PBP 2011, alors qu’il ne me restait encore que 60 quelques kilomètres. Cette sensation d’avoir des couteaux dans les rotules… Ça m’étonne que j’ai été capable de grimper le pont si vite!! Donc, une bonne randonnée, une de mes meilleures.

Arrivé à la maison, je me suis rempli un sceau d’eau savonneuse et me suis lavé les jambes dehors, de même que le vélo et les chaussures. Il y avait quelque chose de très relaxant dans cet exercice. Puis, j’ai sauté dans la douche et me suis (lentement) précipité à l’esprit pour m’acheter des crêpes, des gaufres, de la confiture au bleuet et du fromage cheddar pour me faire un déjeuner savoureux. Je me couchai peu de temps après le déjeuner, laissant passer les derniers frissons musculaires qui me dardaient les cuisses et les genoux.

Je remercie mes 4 comparses pour une belle aventure, et surtout Martin D, pour son trajet de fou, qui vaut la peine d’être fait tel que planifié, mais avec plus de kilomètres d’entrainement dans les jambes. Un jour peut-être?

Pour en savoir plus:

https://home.theyellowshark.com/odometre/?p=8646

PS:

Masse du groupe vélo, équipement et cycliste: 195 livres, soit 20 livres pour le vélo, 150 pour le cycliste et environ 25 livres en équipement (incluant l’eau).

Perte de poids à la fin du parcours: 1 livre.

Dépense énergétique: autour de 9000 calories

Ascension: environ 1950 mètres

Puissance maximale estimée: 1078 watts (moyenne à 138)

Vitesse maximale: 51,3 km/h, avec une moyenne de 23,2

Cadence maximale:  140rpm, avec une moyenne de 63 rpm

Comsommé 2 barres Fruit2 et 4 Fruits3.

Défi ès Cubès

Ceux qui ont des enfants et qui résident au Québec sont probablement au fait du Défi des cubes d’énergie de Pierre Lavoie (http://cubesenergie.com). Le défi est simple: faire une activité physique et de faire en sorte que d’autres participent. Le défi s’applique surtout aux enfants qui, en faisant un 15 minutes d’activité physique, gagnent un cube chacun. Ce cube est cumulé avec les autres activités au cours d’un mois, durée du défi. L’école qui aura cumulé le plus de cube verra une partie de l’argent gagnée (je ne sais pas comment) investi dans ses équipements de sport. Un enfant qui entraîne ses parents dans l’activité gagne autant de cubes, etc. Une superbe idée. Fort à parier que Pierre Lavoie sera reconnu comme la personne la plus influente auprès des québécois depuis René Lévesque.

Ce qui n’est pas connu est que le défi des cubes est aussi vécu dans certaines entreprises, dont celle ou je travaille…  Méchant motivateur pour moi!

Alors je me suis laissé aller… D’autant plus que cela tombe à peu près au moment ou je me devais de pousser le volume un peu plus. Et la première semaine a été exactement comme ça:

Lundi matin: demi-marathon

Lundi soir: 10km

Mardi matin: demi-marathon

Mardi soir: 17 km

Mercredi: 10km de marche le matin, 10 km de marche le soir

Jeudi matin: demi-marathon

Jeudi soir: demi-marathon

Vendredi matin: demi-marathon

Vendredi soir: 12 km de marche

Samedi: 217 km de vélo, en près de 10hres (incluant les temps d’arrêts).

Dimanche: 2 randonnées de 35km pour un total de 70km.

Autrement dit, ma plus grosse semaine à vie:

132 km de course

35 km de marche

287 km de vélo

Et je me sens bien. En fait, à part les coups de soleil, le vélo a beaucoup contribué au rétablissement des mes tendons (d’achille, bandelette, etc.) qui avaient été assez exacerbés. Et cela me prépare assez bien à la flèche prévue le 16 mai (437 km, 1800 mètres de dénivelé en 24 heures) avec quelques excellents comparses avec qui j’ai eu l’insigne honneur de rouler déjà. C’est encore un honneur pour moi de rouler avec cette racaille à pédale, avec qui il fait bon prendre une bière après quelques coups de pédales.  Plus sur le sujet le lendemain…

Et cette flèche aura lieu 14 jours exactement avant la Trail du mont Sutton. Comme j’ai l’intention d’y aller et revenir en vélo…

… faudra commencer un affutage conséquent, avec moins de volume, mais plus d’intensité, et surtout, d’ascension.  Le vélo servira de récupération.

J’l’espère.

 

Et tout ça en plein Défi ès Cubès. Les collègues vont en baver.

Un petit 200 km peut-être?

Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait un brevet de 200km. Après une semaine assez productive en terme d’entrainement, je m’étais dit qu’une petite balade à vélo pourrait être bénéfique. Pour la première fois en 6 ans, j’ai fait le brevet de 200km avec un vélo à vitesse; un Steve Bauer datant de 1985, assez lourd, mais équipé avec des pièces beaucoup plus vieilles, et certaines plus jeunes.

C’est quoi un brevet? Ceux qui savent ce que sait penseront automatiquement Paris-Brest-Paris, une randonnée de vélo plus que centenaire qui a lieu en France, au mois d’août de cette année. Un 1200 km à faire en au plus de 90 heures. Je ne m’étalerai pas plus sur le sujet, sauf pour expliquer qu’un brevet est une randonnée cycliste homologuée par le club Audax de Paris, faisant la promotion de l’usage du vélo dans un esprit fraternel. Il ne s’agit pas d’une compétition avec une médaille pour le gagnant, mais plutôt d’une activité qui invite l’accomplissement personnel.

Donc, je pars faire ce brevet, mais j’arrive en retard par une minute (tous sont partis, et fort probablement comme d’habitude, entraînés par les fusées (Perman et consorts). Alors j’ai tenté de les rejoindre, mais comme je n’avais pas l’intention de dépasser les 155 de fréquence cardiaque de toute la journée, sauf pour la Covey Hill, alors j’ai pris mon temps en les pourchassant. D’habitude, je rejoint les retardataires au premier point de contrôle, et le 3/4 du groupe à l’avant-dernier. Que nenni!

En fait, le groupe de ce premier 200 de 2015 est un des plus grands de l’histoire du club, et en plus, le calibre devait être assez élevé, car je n’ai retrouvé sur ma route que 4 de ces randonneurs, incluant 2 vétérans du Paris-Brest-Paris 2011.

Voici la carte du trajet:

Carte brevet 200

Et le profil du dénivelé:

Brevet 200 dénivellé

 

On remarque le tranchant tant redouté de la Covey Hill. Redouté car son ascension est pernicieuse! En effet, l’ascension commence au km 75, et les petites buttes font souvent place à des faux-plats; on a l’impression de monter alors que visuellement, on penserait être dans une pente descendante. Puis, au km 92 (env), la véritable ascension commence. La vitesse d’ascension décroît très rapidement et dans mon cas, il m’est arrivé de devoir la monter à pied. Mon expérience a été de la faire en pignon fixe, genre 47 x 15, 47 x 17, et une fois, je crois, en 47 x 13 (à vérifier). C’est certain que cela demande non seulement une grande force, mais aussi de stratégiser l’ascension afin de ne pas perdre de momentum, ni s’épuiser précocement.

La Covey Hill:

brevet 200 Covey Hill PR

Après, c’est de la descente jusqu’à l’ancien deuxième point de contrôle, une boulangerie-pâtisserie formidable, ou je me suis farci 2 baklava et une tartelette au sucre. Après avoir bu un bidon d’eau fraîche et l’avoir rempli pour le reste de la randonnée, soit 105 km, j’ai enfourché mon vélo pour affronter les vents changeants en compagnie d’un des vétérans du PBP.

La randonnée m’a pris 10 heures (8:35 de pédalage et un peu moins de 1:30 en pause), en partance de ma résidence et retour; le brevet est de 205 km, plus les 12 kilomètres pour le trajet entre chez moi et le point de départ/arrivé.

brevet 200 FC

Ça a été une bien belle journée, avec mon premier coup de soleil confirmé de l’année:

Coup de soleil

Une bien belle journée…

Et mes félicitations à Defrag, pour l’avoir fait en 7,5 heures en 47 x 17…  On s’est manqué de bien peu!